Article repris sur Rue89 Sport du 5 juillet 2012
 
Clément Guillou / journaliste
Tour de France: une semaine de guéguerres dans la famille du vélo
Le Tour de France est le mariage qui réunit chaque année « la grande 
famille du vélo ». Un mariage où l’on alterne repas gargantuesques et 
sandwichs indigestes et où l’on subit la même musique abrutissante 
pendant trois semaines. Un mariage auquel tout le monde est venu et pas 
pour beurrer les sandwichs (indigestes, on l’a dit).
Le Tour ne commence pas avec le prologue. Il commence avec la 
première polémique d’avant-Tour, qui trouve souvent sa source dans une 
éprouvette ou une perquisition. L’affaire traditionnelle a éclaté 
mercredi soir. On peut donc dire qu’on arrive au terme de la première 
semaine du Tour.
Faute d’évènement exceptionnel en course, penchons-nous au-dessus du 
bocal pour observer les petites querelles du peloton. Elles concernent 
trois sujets : le dopage, l’histoire du vélo et les sprints dangereux. 
1 Le dopage Chaque performance suscite le soupçon
L’équipe Europcar à l’entraînement, le 29 juin 2012 à Liège (Lionel Bonaventure/AFP)
Mercredi dernier, quand le bruit a commencé à courir qu’une enquête 
visait Europcar, personne n’est tombé des nues. Les soupçons remontent 
au Tour 2011, lorsque deux de ses coureurs s’étaient mis à voler et 
faire rêver la France : Thomas Voeckler et Pierre Rolland. Ils ne 
faisaient pas rêver tout le monde dans le peloton, qui se demandait ce 
qu’ils avaient bien pu avaler.
Le bruit a couru : chez Europcar, on se lâcherait sur les 
corticoïdes, un produit récemment libéralisé par le règlement antidopage
 malgré les conséquences sanitaires. On les soupçonne aussi de prendre 
des produits de récupération – mais pas des produits dopants – en 
perfusion, une méthode interdite.
Dans les autres équipes françaises, membres (sauf Saur-Sojasun) d’une
 association nommée « Mouvement pour un cyclisme crédible » qui bannit 
les corticoïdes, ça grogne, côté coureurs comme encadrement.
Une enquête au point mort pendant un an
Selon L’Equipe,
 les adversaires d’Europcar ne se contentent pas d’en parler entre eux. 
Suite à des dénonciations, une enquête préliminaire est ouverte en août 
dernier ( !) et depuis, rien n’est venu corroborer ces accusations.
Il y a bien les blessures récurrentes aux genoux – que la prise de corticoïdes peut favoriser – de plusieurs coureurs et un contrôle anormal
 pour Anthony Charteau en mai mais cela ne constitue pas le début du 
commencement d’une preuve. Il a fallu près d’un an pour que l’enquête 
fuite dans la presse et elle n’a pas avancé d’un pouce. Le dossier 
finira sans doute dans un broyeur à papier.
Qu’une équipe lambda soit soupçonnée de prendre des corticoïdes et 
des perfusions de récupération, et la justice n’en aurait probablement 
jamais su. Mais s’agissant d’une équipe prompte à donner des leçons 
d’éthique – ce fut son argument de vente de longues années –, les 
réactions furent différentes. Jean René Bernaudeau, directeur sportif de
 l’équipe, est l’arroseur arrosé. Sa réaction : 
« C’est une machination. On savait qu’on gênait, mais à ce point-là... »Lire la suite sur Rue 89
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