Parmi les commentaires succédant à l'article plutôt intéressant intitulé "Dans l’affaire Armstrong, Armstrong est le moins important" paru sur Rue 89 le 29 août dernier, je relève celui ci:
Enfin et pour finir sur un mode plus léger...que dire d’une société qui cloue au pilori les sportifs dopés alors qu’elle porte au pinacle Rimbaud, Verlaine, Charles Baudelaire, Mozart (alcool)...Marcel Proust (barbituriques)...Sigmund Freud (cocaïne)...Mick Jagger, Keith Richards,Jimi Hendrix (héroïne)...et tant d’autres ...et que d’aucun de ceux-ci sont au panthéon de l’académisme scolaire..."
"Toute chose est en soi même contradictoire" écrit Hegel dans sa "Logique". Nous vivons dans un époque forte de contradictions. Pourquoi le sport de compétition devrait il-être le théâtre de la vertu? Les acteurs des milieux économiques et financiers le sont-ils tous? Pourquoi ces derniers bénéficient-ils de la clémence des systèmes politiques alors que les athlètes fautifs sont sacrifiés dans l'arène? Si Armstrong est privé de ses victoires au Tour de France, jusqu'où faut-il remonter dans le classement et y a t il un coureur cycliste "clean" à qui remettre le titre pour chacun des Tours? Ou peut-on simplement considérer qu'Armstrong a remporté ces sept Tours de France, mais dopé?
Dans l’affaire Armstrong, Armstrong est le moins important
Article repris sur Rue89 Sport du 29 août 2012
Clément Guillou / journaliste
Lance Armstrong et ses sept Tours de France ne sont
que l’écume d’une affaire qui concerne le présent et l’avenir du
cyclisme, bien plus que son passé honteux.
Lance Armstrong remporte son septième Tour de France, à Paris, 24 juillet 2005 (AFP/Joël Saget)
Lance Armstrong va (probablement) perdre les sept Tours de France
qu’il a gagnés en se dopant (et en s’entraînant, aussi). La réaction du
peloton a été sans intérêt à quelques exceptions près,
se limitant à des « no comment » parfois agrémentés d’un : « A quoi
sert de remuer le passé, c’est encore de la mauvaise publicité pour le
vélo. »
Côté passé, la chute d’Armstrong n’a qu’un seul intérêt : montrer que
même le champion le plus puissant de l’histoire du cyclisme peut être
rattrapé par ses tricheries. Ses sept Tours ? Volés, on s’en doutait, on
le savait, même, depuis la publication des charges
de l’Agence antidopage américaine (USADA). Et alors ? Inutile de se
livrer à l’exercice consistant à chercher les coureurs propres derrière
lui au classement. Mieux vaut tirer un trait sur cette décennie de Tours
de France. Ne pas oublier mais la prendre pour ce qu’elle était.
Non, le plus intéressant, dans l’affaire Armstrong, ce n’est pas
Armstrong et son palmarès. C’est tout ce qu’il y a autour, qui attire
moins la lumière mais constitue une opportunité de nettoyer le cyclisme.
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